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Impact du morphotype sur la performance chez le boxeur

Le 31 mai 2022

La boxe notamment la « boxe anglaise » règlementée de manière moderne est un sport de combat pratiqué depuis le XVIIIe siècle à un contre un, qui recourt à des frappes de percussion à l'aide de gants matelassés. Les autres boxes ancestrales notamment utilisant conjointement les frappes de poings, pieds et projections (savate-boxe française et pratiques orientales) ont vu leur émergence sportive quelques décennies plus tard.

Par extension, de nombreuses disciplines ont emprunté l’appellation « boxe » notamment les « boxes sportives » du XIXe siècle et XXe siècle telles les boxes pieds-poings (BPP) réglementées pour certaines en Occident, le full-contact américain, le kickboxing américain, le kickboxing japonais ou K1 style, la savate boxe française, le chausson marseillais ou le panache (cousins de la boxe française savate),

La boxe moderne est née au milieu du XIXe siècle, elle voit des matchmakers (« faiseurs de match ») organiser des combats clandestins au cours desquels les forces de l'ordre interviennent régulièrement. C’est le journaliste John Graham Chambers qui codifie les combats de boxe en 1865. Les 16 règles qui en résultent portent le nom des règles du Marquis de Queensberry qui imposent :

-          Le port des gants,

-          Définissent des catégories de poids,

-          Limitent les rounds à trois minutes,

-          Interdisent les coups sur un adversaire à terre et le combat au finish.

Les combats deviennent alors plus rapides et moins brutaux, mais beaucoup plus techniques, ce qui leur permet de sortir de la clandestinité. La boxe devient alors un des premiers sports professionnels de l'ère moderne.

La boxe anglaise est admise aux Jeux olympiques lors de la session du CIO tenue à Paris en 1901. Les premières épreuves olympiques ont lieu lors des Jeux olympiques d'été de 1904 à Saint-Louis aux États-Unis où la boxe féminine est représentée en tant que sport de démonstration. (Wikipédia). On attendra cependant l’édition londonienne de 2012 pour voir le tournoi de boxe olympique présenter un tableau féminin. Cette compétition a permis à la boxe de revenir sur le devant de la scène en France et de voir émerger de grands champions, favorisant le développement de la pratique et en accroissant la popularité.

Si pendant longtemps en France la boxe a été perçue comme un sport violent, réservé aux hommes et aux classes populaires, les à priori sont en train de s’estomper et son exercice de se démocratiser à travers l’ensemble de la société grâce à la politique mise en œuvre par la FF Boxe. La Fédération s’attache en effet à promouvoir la boxe pour tous à travers différents types de pratique pouvant correspondre à tout le monde, en fonction des capacités et des objectifs

La boxe est également organisée à l’échelle internationale dans deux types de pratique, la boxe amateure et la boxe professionnelle.

La boxe amateure est celle pratiquée aux Jeux Olympiques, elle est régie par une fédération Internationale, des fédérations continentales et des fédérations nationales. Ensemble elles œuvrent à la démocratisation et au développement mondial de ce sport en mettant en place des règlements communs au niveau mondial et en organisant des compétitions internationales.

La boxe professionnelle répond à un code sportif différent de l’amateur et est la favorite des groupes de télévision pour sa spectacularité qui déchaîne la passion du public à très large échelle. Les boxeurs professionnels occupant le devant de la scène planétaire sont de véritables stars et les organisations de grande envergure sont des spectacles suivis à travers le monde entier et générant une économie considérable.

 
Revue bibliographique


D’après la fédération française de boxe (FF Boxe) aujourd’hui en France l’on compte 59 874 licenciés dont 17 436 féminines dont 450 boxeurs professionnels.

La codification et la professionnalisation du sport induit la notion de performance. Au plus haut niveau, cette dernière prend une place toute particulière et concentre l’essentiel des efforts des acteurs du projet sportif, de l’athlète au nutritionniste, en passant par les entraîneurs et les chercheurs. Ainsi on retrouve des modèles de performance théorique général (Bouchard et al. 1973 ; Weineck, 1983) ou spécifique à une discipline sportive (Cazorla et al. 1984 ; Billat, 1991).  

Comme le démontrent les différents modèles imaginés, le concept de performance est interdépendant de différents paramètres Le monde des sports de combat, particulièrement les pieds-poings, pose toutefois un problème. En effet, il n’est pas rare que les athlètes exercent plusieurs sports (boxe pieds-poings, MMA, mua thaï...). Une pratique hétéroclite qui amène à penser différemment la performance en raison des spécificités de chaque discipline. Hanon et al ont donc établit un modèle spécifique à la boxe pieds-poings incluant notamment les morphotypes (tableau 1 et figure 7) comme étant l’un des critères important participant à la performance des boxeurs. (3)

Le morphotype, déterminé génétiquement, permet d’augmenter les compétences sportives. Il inclut : (2)

-          Le poids

-          La taille

-          Le rapport poids/taille

-          La qualité des fibres musculaires

-          Le rapport segmentaire

-          Le rapport entre masse graisseuse et masse musculaire

Le morphotype est important dans les sports comportant des catégories de poids comme la boxe. En effet celui-ci détermine notamment la composition corporelle qui est une variable clé de la santé et de la performance.

La composition corporelle des athlètes à des caractéristiques morphologiques différentes. On parle d’optimisation morphologique du sport. Celle-ci dépend donc du sport pratiqué. (2)

Comme la boxe est un sport à catégorie de poids, la pertinence d’optimiser la composition corporelle à haut niveau de compétition devient une question essentielle dans la vie de l’athlètes. (10)

 

Problématique :


« La performance sportive peut se définir sous forme d’un classement, d’une distance, d’un temps ou d’un résultat, le plus souvent lors de compétition. Elle est le résultat d’un entraînement complexe. Tous les facteurs déterminants de la performance doivent être connus et intégrés dans le processus d’entraînement pour que la performance soit maximale. Vladimir Nikolaevich Platonov déclare que « la performance sportive exprime les possibilités maximales d'un individu dans une discipline à un moment donné de son développement. » et Weineck ajoute :« La capacité de performance sportive représente le degré d'amélioration possible d'une certaine activité motrice sportive et, s'inscrivant dans un cadre complexe, elle est conditionnée par une pluralité de facteurs spécifiques. » (Wikipédia)

Le but de la boxe étant de délivré proprement et correctement un coup à l’adversaire sans prendre un coup en retour, la performance requiert donc des compétences technicotactiques et un haut niveau physique et physiologique (9). Ainsi les catégories de poids permettent d’équilibrer les combats en termes de taille poids et agilité. La composition corporelle est donc un facteur important de la performance dans ce sport.

L’on peut alors se demander à quel points le morphotype est un critère important dans la performance du boxeur et si l’on retrouve un profil type d’athlètes.

Notre sport de prédilection est-il déterminé génétiquement, ou bien l’entrainement est un influenceur plus important dans la performance ?

De plus la performance est également déterminée par la qualité et la distribution des tissus et donc dans la capacité à éviter les blessures lors d’une compétition. Se pose alors la question de savoir si un morphotype particulier est la clé pour éviter ou limiter certaines blessures induites par l’entrainement ou la compétition ?

 
Hypothèses :


La performance étant intrinsèquement lié à la condition physique de l’athlète, il parait cohérent de dire que la composition corporelle de celui-ci joue un rôle clé dans sa performance. Et donc que le morphotype est un critère de sélection important de l’athlètes car il détermine ses aptitudes, ses point faibles et fort. Il induit donc des qualités qui seront valorisé dans certain type de sport et donc qui acroisseront sa capacité à performé dans celui-ci.

De plus lorsque l’on observe les champions de boxe, ou d’autre sport de combats, on retrouve un profil corporel qui se dessine en fonction des différentes catégories de poids.

Ainsi les poids légers seront souvent d’un gabarit fin et sec avec une agilité et une vitesse importante avec surtout un indice de masse graisseuse faible. A contrario dans les catégories à poids plus important c’est l’image d’athlètes grands, imposant, avec une force très important mais une agilité moins visible que pour les poids légers qui s’impose à notre esprit. Pour ces deux profils on imagine des athlètes combatifs, impulsif et dominant.

Cependant même si l’imaginaire collectif à cette vision du boxeur performant qu’en est-il vraiment dans la réalité ?

Pour ce qui concerne l’évitement de blessure, nous nous concentrerons sur les blessures d’usure dont les circonstances de survenue sont prévisibles et directement liées à l’entrainement et au capacité corporelle. Les blessures traumatiques, de par leur survenue imprévisible, malgré la pratique d’un sport de combat, ne semble pas directement lié à la condition physique des athlètes. Notre morphotype peut-il nous protéger de ce type de blessure ?

Résultats
 
Morphotypes
 

Définition :


D’après le dictionnaire médical le morphotype est l'ensemble des caractéristiques physiques naturelles qui permettent de classer un individu. Dans la classification, dite de W. H. Sheldon (médecin psychologue américain 1899 - 1977) met en relation l'origine embryonnaire des différences somatiques. Il distingue ainsi 3 types corporels principaux auxquels sont associés 3 types psychologiques.

Mais il existe bien d'autres classifications, tel que celle de la classification de E. Kretschmer (1888 - 1964, neurologue et psychiatre), dont W. H. Sheldon c’est inspiré, datant de 1924, qui se base sur des types corporels établis en fonction de l'aspect physique des individus. A chaque type corporel correspond un type psychologique (tempérament) et physiologique avec des pathologies particulières. D'après Kretschmer "Chaque individu est donc prédisposé, selon son physique, à avoir un certain caractère et à avoir une vulnérabilité à des pathologies spécifiques"

-          Types corporels ou constitutionnels :

è Le type pycnique : correspond aux individus dont la silhouette est "molle et ronde" avec un cou large et court, des épaules et un thorax large.

è Le type athlétique correspond aux individus qui ont de larges épaules, un squelette fort et bien développé, avec une bonne musculature.

è Le type leptosome est celui des individus présentant une certaine finesse, une cage thoracique plate, un squelette "fin" et une musculature peu développée.

è Le type dysplastique toute divergence de l'un des types pycnique, athlétique ou leptosome correspond au type dysplastique.

-          Les types psychologiques et physiologiques : 

è Le type cyclothymique qui est généralement associé au type corporel pycnique. Les individus cyclothymiques sont sociables, amicaux et attachants, s'adaptent facilement aux autres et aiment les contacts, ont un esprit clair et pratique, mais présentent aussi des périodes d'euphorie et de dépression.

è Le type schizothymique est généralement associé au type corporel leptosome et correspond à des individus excessifs, méfiants, timides, fanatiques, introvertis et souvent négatifs, têtus mais aussi délicats.

è Le type visqueux correspond au type corporel athlétique. Le comportement épileptoïde regroupe entre autres : agressivité, dysfonctionnement sexuel, vie affective relativement pauvre avec tendance à l'indifférence, euphorie, hyperactivité

-          Le type endomorphe correspond aux individus chez lesquels c'est l'endoderme qui domine. La silhouette est ronde et molle et le système digestif est bien développé. On note une certaine ressemblance avec le type pycnique de Kretschmer.

-          Le type mésomorphe est celui des personnes chez lesquels c'est le mésoderme qui est dominant. Cela se traduit par une musculature et un squelette bien développé et des traits relativement anguleux, d'où analogie avec le type athlétique de Kretschmer.

-          Le type ectomorphe est celui des personnes chez lesquels c'est l'ectoderme qui est dominant. Cela se traduit par un squelette fin, une cage thoracique plate et une silhouette "douce". Il est pratiquement correspondant au type leptosome de Kretschmer.

 

-           Les types psychologiques et physiologiques :

è Au type corporel endomorphe correspond le type viscérotone ou viscérotonique: il se caractérise par une attitude décontractée, des mouvements lents, la recherche de sensations agréables pendant les repas et une sensation de bien-être au cours des phases de digestion.

è Au type corporel mésomorphe correspond le type somatotone ou somatotonique ses principales caractéristiques sont : une belle assurance dans les diverses activités, une bonne tendance à effectuer des exercices physiques, des réactions énergiques, l'amour de la prise de risques et une tendance à dominer son prochain.

è Au type corporel ectomorphe correspond le type cérébrotone ou cérébrotonique introverti, capable d'une grande attention intellectuelle, réactions physiologiques excessives.

 
Morphotype du boxeur :
On retrouve chez le boxeur les critères de performance physique suivant : (9)

-          Une augmentation de la masse maigre (MM) ( = musculaire )  et une diminution de la masse adipeuse (MA)

è Le pourcentage de MA se situe entre 9 et 26% en fonction du sexe, de la catégorie et du niveau de pratique

è La diminution du pourcentage de MA est un prérequis pour la performance de haut niveau

è Cette diminution est meilleure chez la femme

-          Haut niveau de forme cardiorespiratoire

-          Une puissance anaérobie moyenne élevée

-          Une puissance aérobie élevée

-          Force et puissance dans les membres supérieurs et inférieurs avec une sangle abdominale solide

 

Critères de performances chez le boxeur (1-4-7)
 
Critères psychologiques :


Les athlètes doivent être capable de s’adapter rapidement, c’est-à-dire d’anticiper mentalement les actions de son adversaire et de réagir au stimulus externe pour parer/comprendre les techniques de son opposant. Une recherche (Ouergui et al. 2013) a soulevé que, pour gagner un combat, les boxeurs devraient plutôt opter pour une stratégie offensive. Ils conseillaient même aux entraîneurs de « programmer » leur sportif à avoir un échantillon important de techniques ou d’enchaînements et de le maintenir offensif du début à la fin du combat. Ceci démontre les capacités de réflexions et de réaction rapide essentiel à la performance du boxeur. Pour cela un tempérament réfléchi, combatif et capable de s’adapter au changement de son environnement rapidement.

Critères physiologiques 
 De plus la nature intermittente des sports de combat ( round intense de 2-5min avec une récupération de 30secondes à 1minute. Avec un enchaînement de 1 à 11 rounds  (Breno B et al)) avec une haute intensité maintenue demande que les filières énergétiques aérobie et anaérobie soit optimal.

En effet l’énergie aérobie, métabolisme prédominant,  permet au boxeur d’effectuer des attaques répétées avec une force et une vitesse importante tout au long du combat mais également une récupération plus efficace pendant les courtes poses entre les rounds. Ainsi cette voie énergétique est déterminante pour la performance, est impliqué une forte demande des fonctions cardiovasculaire. C’est également une variable importante à travailler en entrainement pour augmenter le processus de récupération et maintenir des répétitions de haut niveau d’intensité. On retrouve une VO2max entre 49-65ml/kg/min chez les hommes et entre 44 -52ml/kg/min chez les femmes. (9)

L’énergie anaérobie quant à elle permet des attaques courtes, intense à une puissance maximum. On retrouve cette filière lors des actions décisives. (2 ; 9). Cette filière permet des actions de haute intensité, de courte durée et intermittentes, pouvant être décisif lors d’un combat.

Le but de la boxe étant de créer les coups les plus puissant et rapide et nombreux dans un temps limité. La force est également un indicateur clé de la performance. Celle-ci est déterminé par la force générée par le membres supérieurs et inférieur ainsi que par une rotation du tronc rapide et stable. Les coups les plus puissant sont alors effectué avec la main arrière (9).

On retrouve également une notion de puissance musculaire qui correspond à la capacité à générer une force maximale dans une courte période de temps. Cette puissance est notamment déterminante dans les combats amateurs. La puissance maximum retrouvé par H. Chaabène et al est de 8,9m/s. (9)

 

Critères biomécaniques du rachis et du tronc :


Selon Delmas il existe 3 types principaux de rachis :  (3)

-          Un type droit s’accompagnant d’une articulation sacro-iliaque peu mobile, d’un bassin et d’un thorax hauts, d’une paroi abdominale verticale. Ce type morphologique est aussi un type fonctionnel observé chez des sujets d’habitus dynamique : des coureurs, des sauteurs. Une telle forme vertébrale favorise en effet les déséquilibres nécessaires à la locomotion.

-          Un type à courbures moyennes, à thorax bien développé, à bonne paroi abdominale. Ce type paraît parfaitement adapté à un comportement non seulement dynamique, mais encore statique.

-          Un troisième type à courbures accentuées s’accompagne d’une articulation sacro-iliaque mobile, d’un thorax bas avec paroi abdominale saillante. Ce type dans lequel le centre de gravité du tronc est abaissé, dans lequel les inflexions successives des courbures corrigent facilement les oscillations du tronc, est le rachis des types statiques. Les porteurs, les pousseurs, les sujets de force appartiennent à ce type. »

Pour établir le type rachidien, Delmas calcule l’indice d’incurvation rachidienne (IIR) égal au rapport :

La hauteur du rachis est la longueur de la droite qui unit le bord antérieur de l’atlas au bord supérieur du promontoire sacré. La longueur est celle de la face antérieure des corps vertébraux de l’arc antérieur de l’atlas au bord inférieur du disque L5-S1.

La position de garde du boxeur, qui est la position de base pour amorcer les coups, implique une latéralité des aspect cognitifs. Ainsi les boxeurs sont qualifiés selon leurs prédominance de garde qui correspond à une attitude en rotation des ceintures scapulaires et pelvienne de tels sorte que le poing préférentiel soit en retrait par rapport à l’autre poing, afin d’avoir de l’élan. La puissance étant le produit de la force par la vitesse, il disposera de plus de vitesse et donc de puissance au moment de l’impact. À noter que le boxeur peut changer de garde en cours d’affrontement pour désinformer cognitivement son adversaire.

Exemples : le boxeur droitier aura le pied et la main gauche en avant, avec la main gauche plus haute que la droite.

Discussion


Lors de mouvement ou d’exercice le niveau de performance dépend de nombreux facteur incluant la structure et la fonction du système nerveux, la structure et la biomécanique musculosquelettique, le mécanisme musculaire et articulaire. Tous ces critères sont interdépendants. Chez le boxeur les critères de performance les plus important sont (9):

-          Faible taux de graisse

-          Filières aérobie et anaérobie élevé, afin de conserver des performances importantes lors des combats et une récupération rapide et efficace entre.

-           Force et puissance dans les membres avec un tronc stable pour encaisser les coups mais mobile afin de pouvoir mobiliser le plus de force et de techniques différentes. On retrouve donc chez les boxeurs plutôt des rachis de courbure moyenne ou accentué, favorisant la stabilité et la mobilité nécessaires pour des coups rapide et puissant.

D’après le Dr Bendahmane Nacer Eddine les caractéristiques physiques font partie intégrante des critères de sélection du sportif car elles conditionnent les aptitudes à gagner, à développer sa performance et à éviter les risques de blessures. Ainsi les aspects morphologiques tiennent une place importante dans le sport de performance, si bien que la plupart des scientifiques et des techniciens du sport cherchent le morphotype idéal pour chaque spécialité sportive afin d’en améliorer les performances. Celui-ci est définit par une performance physique polyvalente, une santé stable, une bonne capacité de récupération, un niveau d’endurcissement corporelle élevé et une bonne capacité d’entrainabilité.

D’après H. Chaabène et al on retrouve principalement les morphotypes suivant chez les boxeurs :

-          Endomorphisme ou mesomorphisme chez le boxeur sénior

-          Ectomorphisme chez le boxeur junior

Pour autant le somatotypes dominant est le mesomorphisme toutes catégories confondues. C’est-à-dire des athlètes avec des épaule large, une musculature et un squelette développé, ainsi qu’avec un tempérament confiant, énergique et dominant, capable de prendre des risques.

La différence de morphotype entre jeune boxeur et boxeur sénior s’expliquerait donc soit par l’entrainement, soit par l’arrêt de la pratique sportive par les athlètes ectomorphe arrivé à un certain niveau. On peut donc supposer que cet abandon de la compétition provient de blessures ou bien d’une performance limitée. Aucune étude n’a à ce jour fait des recherches en ce sens. Il serait pourtant intéressant de savoir si l’entrainement peut modifier un morphotype et dans quelle proportion.

La majorité des études trouvées ayant pour sujet des hommes, ces résultats peuvent donc ne pas se vérifier chez des athlètes féminins. Les quelques études intégrant des femmes à leur échantillon ne retrouvent pas de différence importante selon le sexe sur les critères de performance. En revanche aucune étude conduite ne s’est intéressé au morphotype des boxeuse de façon spécifique. Cependant l’on peut supposer que si les critères de performance restent identiques les morphotypes idéaux doivent être les mêmes.

De plus les articles utilisés ne font pas de différence de catégories et regroupe souvent plusieurs types de boxe, notamment l’anglaise et la boxe pieds-poings, le kick boxing ou la savate. Ces disciplines certes proche diffère par un aspect important, l’autorisation des coups de pieds. Hanon et al ont étudié les paramètres biomécaniques au cours de la réalisation de deux mouvements identiques, le direct bras avant et le direct bras arrière dans deux boxes différentes, à savoir le kick boxing et la boxe anglaise. Il a été constaté lors de la première analyse qu’au cours d’un direct bras arrière, il existe des différences significatives (p) entre les boxeurs et les kickeurs concernant : les angles de poussées (p < 0,002), les temps de transfert de charge entre le pied avant et le pied arrière (p < 0,002) et la poussée du pied arrière à l’impact (p = 0,0005). Ces disparités biomécaniques sur des gestes identiques amènent à parler de performances différentes et donc d’une organisation d’entraînement différente. Ce qui pourrait donc entrainer des morphotypes idéaux différent entre ces différentes disciplines de combats.

La composition corporelle est donc une variable importante dans la santé et pour la performance. Cependant en fonction des études la méthode de calcul de cette composition varie. En effet il existe beaucoup de techniques pour décrire l’anthropométrie du corps humain, dont beaucoup inclut une partie chimique et anatomique. On retrouve des mesures : (4-1)

-          Directe tel que la dissection, IRM

-          Indirecte tels que les mesures physique (pli cutanée, pesée, …) ou moléculaire (densitométrie, analyse de l’activation des neutrons et du potassium…)

-          Doublement indirecte (mesure indirecte pour prédire d’autre mesure indirecte) tels que l’ IMC

La validité des mesures est donc une clé pour établir le profil corporel d’un athlète d’après S. Mazic et al. Cependant la diversité des techniques de mesure et de composition corporelle des athlètes ne permet pas de trouver des mesures standardisées, efficaces et reproductible pour le moment.

Figure 10 abréviations des différentes techniques de mesure de la composition corporelle, S. Mazic et al

Conclusion


En boxe, la présence de catégorie de poids, l’intermittence de l’effort physique, l’exigence de récupération, et l’exigence mentale impose aux athlètes des caractéristique physiques, physiologique et psychologique importante afin de performer dans ce sport de combat. Ainsi la composition corporelle est un critère déterminant de la performance. C’est pour cela que l’on retrouve principalement des athlètes de type mésomorphe à haut niveau. En effet ce morphotype à pour caractéristiques une musculature développée et un masse graisseuse faible et un caractère confiant, dominant et des réactions énergiques. Faisant de ce profil un athlète idéal pour la boxe. D’autant plus que celui-ci aurait tendance à limiter l’apparition de blessures d’usures. Le morphotype peut également orienter les techniques d’entrainement à privilégier.

Cependant, la difficulté à mesurer la composition corporelle de façon fiable et précise, et le peu d’étude sur le sujet ne permet d’affirmer de façon catégorique qu’un athlète mesomorphique sera plus performant qu’un athlète ectomorphique ou endomorphique. Et la sélection ne peut donc se faire sur ce critère génétique unique.  En effet, ce morphotype n’est pas suffisant à lui seul pour être un boxeur performant. Il faut également prendre en compte l’entrainement mais aussi le suivie, l’encadrement de l’athlètes.

Ces résultats étant définie pour l’athlètes masculin une prochaine étude pourrait s’intéresser au profil morphotypique féminin idéale en boxe. De plus comparer se résultat en fonction des catégories de poids pourrait être intéressant afin de voir comment influencer ces catégories.

De plus il serait intéressant à l’avenir d’étudier de quel façon l’entrainement impact le morphotype et donc contribue à augmenter toujours plus la performance des boxeurs.

 

Bibliographie
 

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(2)Eddine, D. B. N. (2010). LES NORMES PHYSIQUES ET TECHNIQUES COMME CRITÈRES DE SÉLECTION CHEZ LES ATHLÈTES. 14.

(3)Hanon, C., Thomas-Junius, C., & Giroux, C. (2019). Sports à haute intensité : Mieux comprendre la performance pour mieux l’entraîner. INSEP, Institut national du sport, de l’expertise et de la performance.

(4)Madden, A. M., & Smith, S. (2016). Body composition and morphological assessment of nutritional status in adults : A review of anthropometric variables. Journal of Human Nutrition and Dietetics, 29(1), 7‑25. https://doi.org/10.1111/jhn.12278

(5)Mazic, S., Lazovic, B., Djelic, M., Suzic-Lazic, J., Acimovic, T., & Brkic, P. (2014). Body composition assessment in athlètes : A systematic review. Medicinski Pregled, 67(7‑8), 255‑260. https://doi.org/10.2298/MPNS1408255M

(6)Petitdant, B. (2006). Morphotypes : Rendre à Delmas ce qui lui appartient ou relire et corriger Kapandji. Kinésithérapie, la Revue, 6(60), 40‑41. https://doi.org/10.1016/S1779-0123(06)70291-1

(7)Tur, J. A., & Bibiloni, M. del M. (2019). Anthropometry, Body Composition and Resting Energy Expenditure in Human. Nutrients, 11(8), 1891. https://doi.org/10.3390/nu11081891

(8)Biggio, M., Bisio, A., Ruggeri, P., & Bove, M. (2019). Defensive peripersonal space is modified by a learnt protective posture. Scientific Reports, 9(1), 6739. https://doi.org/10.1038/s41598-019-43258-8

(9)Chaabène, H., Tabben, M., Mkaouer, B., Franchini, E., Negra, Y., Hammami, M., Amara, S., Chaabène, R. B., & Hachana, Y. (2015). Amateur Boxing : Physical and Physiological Attributes. Sports Medicine, 45(3), 337‑352. https://doi.org/10.1007/s40279-014-0274-7

(10)Ottoboni, G., Russo, G., & Tessari, A. (2015). What boxing-related stimuli reveal about response behaviour. Journal of Sports Sciences, 33(10), 1019‑1027. https://doi.org/10.1080/02640414.2014.977939

(11)Petitdant, B. (2006). Morphotypes : Rendre à Delmas ce qui lui appartient ou relire et corriger Kapandji. Kinésithérapie, la Revue, 6(60), 40‑41. https://doi.org/10.1016/S1779-0123(06)70291-1

(12)Slimani, M., Chaabène, H., Davis, P., Franchini, E., Cheour, F., & Chamari, K. (2017). Performance Aspects and Physiological Responses in Male Amateur Boxing Competitions : A Brief Review. Journal of Strength and Conditioning Research, 31(4), 1132‑1141. https://doi.org/10.1519/JSC.0000000000001643

(13)Vasconcelos, B. B., Protzen, G. V., Galliano, L. M., Kirk, C., & Del Vecchio, F. B. (2020). Effects of High-Intensity Interval Training in Combat Sports : A Systematic Review with Meta-Analysis. Journal of Strength and Conditioning Research, 34(3), 888‑900. https://doi.org/10.1519/JSC.0000000000003255

(S. d.).

(14)Biggio, M., Bisio, A., Ruggeri, P., & Bove, M. (2019). Defensive peripersonal space is modified by a learnt protective posture. Scientific Reports, 9(1), 6739. https://doi.org/10.1038/s41598-019-43258-8